AG ordinaire du 11 décembre 2022

Virtuel ou présentiel pour la première conférence ? Ce sera en présentiel avec les mesures sanitaires routinières de précaution : port du masque, distanciation physique, alcool mais uniquement pour les mains comme le souligne malicieusement notre président. Le 20 janvier nous substituons la toge noire à la blouse blanche pour accueillir le bâtonnier Michel Forges qui avec vivacité d’esprit et élégance rhétorique nous fait part de ce que représente « La déontologie de l’avocat » dans le monde judiciaire et le rôle du bâtonnier chargé d’en assumer le respect auprès des cinq mille avocats inscrits au Barreau de Bruxelles. Ciment de la confiance entre patient et médecin, la déontologie l’est de même entre justiciable et avocat. Gérées par un même ensemble de principes et de règles éthiques, les deux pratiques sont identiquement sanctionnées par un Ordre.

Alors qu’à Pékin se terminent, en l’absence de spectateurs, les XXIVes Jeux Olympiques d’hiver, et qu’à Moscou Vladimir Vladimiroviych Poutine, ivre de d’impérialisme soviétique, prépare sa diabolique  « opération militaire spéciale » contre l’Ukraine, nous recevons, le 17 février l’ambassadeur honoraire Guy Trouveroy.  

Éminent polyglotte qui, outre le français et le néerlandais, parle l’anglais, l’allemand, l’arabe et même le mandarin, ce distingué diplomate d’origine cairote explicite pour nous de manière brillante, dans « Affrontement au Moyen-Orient : sunnites et chiites », la manière dont la situation conflictuelle, qui agite le Moyen-Orient depuis la fin du mandat britannique sur la Palestine et la création de l’Etat d’Israël, s’est progressivement muée en un conflit interislamique réactivant l’opposition séculaire entre sunnites et chiites.

Signalons, pour l’anecdote, que cette rencontre, comme celle de janvier, a été postposée d’un an pour cause de confinement et qu’avec fairplay notre président a chargé son prédécesseur d’en assurer la présentation. 

Alors que les deux conférences précédentes avaient bénéficié d’un double patronage présidentiel, celle  du 24 mars se trouve exceptionnellement confiée aux bons soins de votre serviteur. C’est avec gratitude qu’est accueilli le professeur Jean-Marie Gillis qui a aimablement accepté d’occuper la tribune du CMB pour que le mois de mars ne soit pas orphelin de conférence ; les conférences prévues en mars et avril ayant en effet dû être reportée pour la première et annulée pour la seconde. Il nous propose de « Découvrir les gravures de Rembrandt », un des plus grands artistes du Siècle d’or hollandais dont les Pays-Bas avaient, en 2019, célébré avec fastes le 350e anniversaire de la mort qui survint en 1669. 

C’est en amateur passionné qu’il nous éclaire sur la technique et la virtuosité incomparable des contrastes entre l’encre noire et le papier blanc de ces estampes séculaires.

Le 25 avril nous nous associons à l’année Molière avec le  « Malade Imaginaire » donné à la Comédie Royale Claude Volter, une comédie qui fustige avec un humour féroce les Diaphoirus et autres Purgon ide son époque. C’est au sortir du fauteuil du crédule Argan magistralement interprété ici par un Michel de Warzée au meilleur de sa forme, que Molière rendra le dernier soupir le 10 février 1669.  

Alors que l’épidémie de variole du singe s’installe en Europe, qu’au Vatican Charles de Foucault est canonisé par le pape François, qu’au Royaume-Uni se prépare le jubilé de platine du couronnement de la reine Elizabeth II et qu’à Marioupol les derniers défenseurs de l’usine Azovstal se rendent aux forces russes, en ce 19 mai Philippe Danloy, journaliste de radio et de télévision, nous invite à réfléchir aux  « Sources du Journalisme ». Qui dit journalisme sous-entend d’emblée son rôle de médiateur d’informations entre un amont émetteur d’informations et un aval récepteur d’informations. C’est l’angle d’approche que nous propose le conférencier. L’émetteur peut être source de vraies ou de fausses informations. Le récepteur est forcément tributaire de son éducation, de ses affinités, de son statut social. Au médiateur de faire le tri des informations et de les transmettre avec liberté, objectivité, pertinence, compétence, indépendance, véracité, sans manipulation idéologique tout en s’adaptant aux affinités de ceux qu’il informe.

En ce 1er jour de septembre, mois où l’on célèbre le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes de la pierre de Rosette par Jean-François Champollion, les amoureux des Hauts-Lieux de la Grèce Antique entament un voyage de réminiscence au pays des dieux, des cités et des hommes qui ont berce leurs années d’humanités. 

Depuis un camp de base où la mer Egée se laisse apprivoiser, le Péloponnèse déroule pour eux ses mythiques décors millénaires : Corinthe, Mycènes, Tirynthe, Epidaure, Mistra, Némée, Delphes. La capitale de l’Attique quant à elle leur réserve la richesse de ses trésors architecturaux qui ont connu la gloire de Périclès (Acropole, Parthénon, Agora…) et l’eldorado de ses musées à la scénographie revisitée.

Pour parfaire une telle escapade outre de bons hôtels il faut de bons guides. Celle qui fut proposée, originaire du Pays-Basque, alliait qualités d’érudition et d’élocution. Que souhaiter de plus pour ressusciter un passé enfoui sous les ruines et préservé dans les musées ? 

Le 22 septembre, nous retournons sur les bancs de l’université pour un aggiornamento en gériatrie portant sur le couple « Sarcopénie et Nutrition de la Personne Agée » donné par la professeure Sandra De Breucker. Coiffure queue-de-cheval, sourire éclatant, jeans moulant et baskets immaculés, la conférencière est silhouettée aux antipodes du corps professoral académique de nos diplômes et agréablement surprise d’aborder son exposé devant un auditoire sereinement mûri par les ans et encore apte à réussir « le test de lever de chaise » sans l’appui des mains . 

Nous en repartirons plus savants quant à l’origine de notre pas de sénateur mais oublieux de la pyramide nutritionnelle adaptée à nos âges devant le choix des amuse-bouches. 

Le 23 octobre le CMB remet à l’honneur les excursions d’une journée dont la dernière édition remonte au 9 mars 2020, autant dire une éternité ! Visiter l’élégant « Quartier Zurenborg » à Berchem / Anvers, c’est revivre le passé Belle Epoque de la cité scaldienne. Ce fut une joyeuse balade, nez en l’air, animée par le commentaire enthousiaste, si pas intarissable, de Cécile Dubois, spécialiste en Art nouveau et en Art-déco qui nous avait offert en 2021 une promenade par visioconférence sur Bruxelles Art Nouveau.

Novembre marqué par la 17e réunion du G20 à Bali, en Indonésie, par la COP 27 réunie dans la ville côtière égyptienne de Charm el-Cheik, par le 39^e voyage du pape au Royaume de Bahrein pour participer au Forum sur le Dialogue pour la coexistence humaine est-ouest, par la reconquête ukrainienne de la ville de Kherson et par la Coupe du monde de Football au Quatar qui a consacré la déconfiture des Diables Rouges, novembre est aussi le mois où le CMB commémore ses défunts par une Eucharistie, présidée cette année par l’abbé Benoît Borremans, curé doyen de Saint-Pierre à Uccle.

Cette célébration qui s’est déroulée à l’église Saint-Marc le 17 novembre était comme de coutume suivie d’une collation et couplée à une conférence. C’est le théologien Benoît Bourgine, professeur à l’UCLouvain qui y a abordé un sujet qu’il qualifie d’audacieux « Dieu cet inconnu », ce Dieu qui en effet ne renvoie plus aujourd’hui à une quelconque expérience collective. C’est cependant bien de ce Dieu de la Bible, de Moïse, de Jésus-Christ et de l’Eglise qu’en théologien catholique il veut nous entretenir en s’inspirant de la réflexion du théologien protestant Karl Barth (1886-1968).

Si Dieu reste bien cet inconnu, cet inconnaissable, il ne se révèle pas moins un Dieu qui a librement décidé de ne pas être ce qu’il est sans nous mais avec nous, un Dieu qui aime librement, avec une liberté d’aimer jusqu’au bout, jusqu’au cœur transpercé et qui veut rendre les siens capables de l’aimer comme il aime. Tel est le Dieu des chrétiens.